On dit toujours que c'est la plus petite de l'archipel, sans compter La Graciosa, et aussi la plus durable car elle défend fièrement le fait qu'elle est alimentée par des énergies renouvelables. Mais les curiosités d'El Hierro vont bien au-delà. Des petits secrets de polichinelle dont ses habitants sont très fiers et qui montrent mille et un visages différents de la petite sœur des Canaries.
1. L'île aux sept îles
Chaque région d'El Hierro est un petit morceau des autres îles Canaries. Depuis sa région la plus volcanique, en quittant la route du Golfe et en contournant l'île après avoir laissé derrière soi le village de Sabinosa, par un sentier menant à la plage de Verodal, le paysage change et devient une zone de lave volcanique, qui rappelle constamment Lanzarote, ses forêts de laurisilva qui mènent au parc national de Garajonay à La Gomera ou au Bosque de los Tilos à La Palma. Les pinèdes ou les montagnes de Ténérife et de Grande Canarie apparaissent ici et là ; et quelques volcans perdus, comme celui qui est soigneusement planté devant le phare d'Orchilla, la dernière lumière des îles, qui rappelle Fuerteventura. Gardez vos distances dans tous les cas, car chacune est unique et toutes ont, en même temps, des caractéristiques similaires.
2. Se perdre dans les rues de l'île
C'est justement à cause de ces paysages, qui couvrent tout l'archipel, que les routes sont très différentes selon les régions. Ici, il faut toujours avoir une petite veste dans la voiture, un maillot de bain et une serviette", explique Andrea, conseillère en tourisme à El Hierro. Les températures et le paysage changent sans prévenir en moins de 100 mètres. Et si vous étiez auparavant sous le brouillard dans la capitale de Valverde, vous pouvez soudain vous retrouver à Tamaduste en train de griller au soleil. La variété climatique due aux montagnes, aux vents forts et aux plaines clairsemées offre au visiteur une variété infinie de routes où se perdre. Certaines vont même jusqu'au bout du monde.
3. L’île verticale
Les habitants disent que tout ici monte ou descend. Les plaines ne sont pas très répandues sur cette île, bien qu'à San Andrés il y ait une zone avec un plateau pour le bétail, mais même sur ce terrain, la pente est raide. Par conséquent, l'île doit être traversée en profitant de cette verticalité pleine de falaises absolument stupéfiantes qui laissent des vues de carte postale. Cela en fait également une bonne option pour les parapentistes : il y a plusieurs endroits d'où décoller. En revanche, il faut être prêt à monter et descendre sans s'arrêter, que ce soit pour parcourir ses sentiers, se baigner dans ses piscines naturelles ou se promener. Sinon, écoutez les Herreños. Ils vous demandent "Tu montes où tu descends ?" lorsqu'ils vous saluent et que vous les croisez.
4. La plus jeune des îles
Grâce à sa jeunesse, sa vie volcanique est encore active et puissante. Relativement récemment, en 2011, l'un de ses volcans sous-marins est devenu actif. Toutes les îles sont le résultat d'éruptions volcaniques, mais elles ne se sont pas toutes produites en même temps. Par exemple, Fuerteventura s'est formée il y a 20 millions d'années ; El Hierro, il y a un peu plus d'un million d'années. Une longue période, certes, mais pas assez longue pour que l'érosion l'ait trop modifiée. Les laves chordées sculptent encore un paysage essentiellement volcanique, qui connaît un répit au sommet de certaines montagnes, où la vie se manifeste dans des forêts luxuriantes.
5. L'île sans plages
Et cette jeunesse, qui nous empêche de connaître les rides du temps, est ce qui a empêché l'érosion de la lave noire qui forme centimètre par centimètre son impressionnant littoral, avec des criques et des saillies comme un électroencéphalogramme altéré. Les Herreños ont donc profité des formations volcaniques avec de douces baignades ou des criques en forme de bassin pour construire leurs piscines naturelles, qui sont parfois de simples échelles métalliques pour faciliter la descente vers la mer, d'autres fois de véritables piscines géantes qui sont encastrées dans l'accumulation de lave consolidée, comme si elles étaient nées avec elle. Il y a quelques plages, bien sûr, mais les criques de Herreña sont en elles-mêmes un voyage insolite sur l'île.
6. L'île aux eaux cristallines
Ses eaux claires et transparentes, aux couleurs impossibles, s'apprécient même les jours sans soleil. Si les piscines naturelles invitent à la baignade avec leurs eaux vertes ou bleues turquoises, selon l'endroit où l'on se trouve, les vagues agitées qui les entourent généralement, d'un bleu clair et scintillant, hypnotisent mais font signe. Méfiez-vous de cette mer aux couleurs séduisantes mais à la force d'un Neptune obsédé par l'idée d'accrocher les arêtes volcaniques noires et provocantes de l'île qui l'observe hautainement du haut de ses falaises.
7. L'île des arbres à films
La magie d'El Hierro s'étend à travers ses paysages, enchantant de telle sorte que l'imaginaire devient réalité de la manière la plus improbable qui soit. Ses arbres, par exemple, portent le poids d'une renommée plus que justifiée entre les genévriers hirsutes ou les couronnes feuillues capables de pleurer de l'eau. Ses arbres pourraient d'ailleurs incarner l'image réelle de n'importe quel arbre vedette d'un film.
8. Le méridien zéro
Pendant des siècles, Orchilla Point a été considérée comme le méridien zéro, jusqu'à l'arrivée des Britanniques au XIXe siècle, qui l'ont ramené à Greenwich. Cependant, cette petite île restera toujours un signe de ce qu'elle fut. Une sculpture commémore ce fait près du phare d'Orchilla, dont la route étroite et sinueuse révèle un paysage qui, lorsqu'on le regarde, ne fait que peu de différence avec le fait que les Britanniques ont transporté le méridien ailleurs. Le phare d'Orchilla est le bout du monde aux Canaries. La dernière lumière avant de se diriger vers les Amériques. Depuis la route qui mène au carrefour en bas de la montagne, on peut voir un petit volcan rougeâtre devant le phare, comme s'il le protégeait de la terre, lui ôtant toute visibilité, afin qu'il ne se concentre que sur sa priorité : la mer.